31 mars, 2020
Connaitre la Galice sans sortir de la maison est possible, au travers de deux apps gratuites
Une visite guidée de la Cathédrale de Santiago et de son musée est possible depuis son application officielle. À partir de cette semaine, tout son contenu est accessible gratuitement ! Telle a été la décision prise par la Fondation Cathédrale de Santiago face à la situation provoquée par le COVID-19. Nous avons parlé aujourd’hui avec Ramon Yzquierdo, directeur technique du Musée Cathédrale de Santiago, pour connaître les œuvres que nous ne devons pas manquer. L’application est disponible en anglais, espagnol, galicien et français !
La cathédrale n’est pas la seule institution galicienne ouverte au public virtuel. Un autre collaborateur de GVAM, le Musée du Vin, offre également cette expérience guidée. Les six itinéraires que contient votre application n’ont pas seulement un caractère œnologique. En fait, vous découvrirez plusieurs connexions avec le modèle Santiago et avec Compostelle. L’histoire, la tradition populaire et la littérature nous accompagnent dans ce voyage à travers les terres galiciennes et leurs cinq appellations d’origine. César Llana, directeur du Musée du Vin de Galice, nous révèle plusieurs curiosités en ce jour. L’information est également gratuite et disponible en galicien, en espagnol, en anglais et en langue des signes espagnole.
Quand nous avons interrogé Ramon Yzquierdo sur ses œuvres préférées de l’app Cathédrale de Santiago, il nous a répondu : « je resterais avec le Retable de John Goodyear, un échantillon remarquable des ateliers en albâtre du gothique anglais dans lequel, à travers ses panneaux, montés sur une structure en bois polychrome original, ils sont parcourus, avec un sens narratif particulier, cinq passages de la vie de Santiago le Major ».
Ce qui est sûr, selon César Llana, c’est que dans aucun passage de sa vie, Saint Jacques ne viendra goûter du vin de Galice. La production sur ces terres, pour autant que l’on sache, commencerait plus tard, vers le IIIe siècle après J.-C. Dans l’application, vous découvrirez les découvertes qui en témoignent. Alors… – nous lui avons demandé – d’où provient cette légende populaire qui prétend que l’apôtre a jeté une malédiction sur la Galice pour qu’elle ne donne plus de vin ? Le directeur du musée du vin met en avant l’ingéniosité de la concurrence, des producteurs viticoles d’autres régions, dans le passé.
La deuxième recommandation du responsable du Musée Cathédral est liée à l’un des éléments qui, affirme-t-il, est aussi parmi les favoris du public : la reconstruction du chœur de pierre que le Maître Mateo et son atelier ont construit, à côté du Portico de la Gloria, pour la consécration de la cathédrale en 1211. « L’ensemble a été détruit au début du XVIIe siècle et, sur la base de découvertes et d’études, on a pu réaliser au Musée une reconstruction partielle de l’œuvre qui est sans doute une de ses signes d’identité et de ses pièces principales », raconte Ramón.
Déjà à l’époque où le chœur de pierre a été remplacé par un chœur de bois, à deux minutes à pied de la Cathédrale se trouvait l’une des clés de la production vinicole de Galice : le monastère Saint-Martin Pinaire. De ce monastère dépendait la ferme vinicole de Santo André de Camporredondo, siège actuel du Musée du vin de Galice. Santo André était le lieu de résidence du moine-fermier et de ses aides. A Compostelle, comme ailleurs, « les religieux recevaient leur ration de viande et de vin presque quotidiennement, car cette boisson était considérée comme un aliment de plus », nous rappelle César.
Les pressoirs de Santo André produisaient du vin pour le monastère de San Martín Pinario
Pour terminer, nous demandons aux représentants de ces deux institutions comment ils font face à la situation de fermeture temporaire :
« Dans la Cathédrale et le Musée Cathédrale – commente Ramon – les travaux se poursuivent, comme dans toutes les institutions muséales, dans les domaines de la recherche, de la conservation et de la diffusion des collections. Pour cela, la technologie ouvre sans aucun doute des champs de communication alternatifs et très intéressants ».
De son côté, le directeur du Musée du Vin nous dit qu’ils facilitent l’accès virtuel aux salles du musée par le biais des réseaux sociaux. L’application, affirme-t-il, « sera également un élément essentiel pour ceux qui souhaitent préparer leur visite en Galice. Le potentiel de cette terre par rapport au vin est encore partiellement inconnu. Ce fer à cheval technologique est une voie vers la connaissance, une fenêtre sur la grande diversité vinicole de cette terre ».
Sans aucun doute, les liens historiques et thématiques entre les deux applications sont vastes et aussi divers… Nous vous encourageons à les trouver en téléchargeant l’appli sur votre appareil iOS ou Android !